L’ennemi s’est immiscé, silencieusement et dans l’ombre. Longtemps il a paru inoffensif. Et puis il s’est déclaré. Tout à coup sans qu’on n’ait rien fait, rien voulu, c’est la guerre. Le corps comme une champ de bataille que l’on perce, que l’on sonde, que l’on déchire, que l’on bombarde et qu’on détruit, l’esprit qui ne peut rien comprendre et le coeur qui ne suit pas.

Le sein, symbole de féminité, de beauté, ce sein qui a charmé, qui a nourri, qui n’était fait que pour les caresses, la chaleur, l’amour et la tendresse, est attaqué. La riposte est rapide, terrible, redoutable. En un instant il n’est plus que chair cabossée, effrayant champ de ruines aux contours irréguliers, difforme. Sacrifié.

Le regarder avec horreur, lui qui témoigne de l’horrible bataille qu’il faut mener. Vivre avec la douleur terrassante d’une partie de soi qui n’est plus qu’un fantôme. Et tout à la fois commencer le deuil d’une peau dont on ne sentira plus la douceur, d’une zone érogène qui ne frissonnera jamais plus, se faire à l’idée que ce sein ne sera plus que les décombres d’une part de ma féminité, cette image qui vous avait tant plu.

Une réflexion sur “La guerre

  1. Jamais n’existe pas plus que toujours. Il faut croire à l’impermanence et non à l’éternel, il faut croire à la résilience du corps. La guerre fait des ravages, mais après les combats on reprend la vie, on reconstruit, on sourit à nouveau. Demain sera beau, bien plus beau qu’aujourd’hui.

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