Les vies parallèles, le débat

Rarement un billet aura suscité tant de réactions, si vite… Alors je me donne le droit de répondre à vos objections, et à toutes celles qui ne seront pas formulées par ceux qui me lisent sans vouloir s’adresser à moi.

Tu me trouves cynique ? Pourquoi devrais-je donc ménager mes paroles sur ce blog qui est mon territoire ? A quoi mes mots sont-ils contraires ? A ta propre morale ? A tes idéaux ? A ton cœur pas encore assez fatigué, assez abîmé, ou qui a le goût de la torture ?… Non, je ne suis pas cynique. Je parle du dedans, derrière les murs, ce que tu n’as pas vu, et je prends la peine de le rendre explicite. Mettre des mots sur la boîte noire d’un cerveau, en se disant que peut-être, ils pourront faire écho.

Tu me penses malheureuse ? Je suis loin de l’être, si tu savais… Je vois le bonheur là où la plupart des gens ne l’aperçoivent même pas. Je connais l’amour véritable, il vit à mes côtés. Je sais qu’il côtoie l’inconditionnel, qu’il est protecteur, solide et sûr. Je sais que c’est un partenaire à long terme et qu’il ne laisse pas de place au doute. J’ose et je revendique. Je vise haut et je rêve fort. Le plaisir est mon compagnon de route. Je m’abandonne à lui pleinement, totalement. Je vis intensément, sans regrets, ni rancœur. Je suis légère, enfin, et très résistante au plomb.

Tu choisis de vivre pleinement, de te livrer entièrement à tes émotions, quel que soit le prix à payer ? J’admire cette philosophie. Elle serait mienne, d’ailleurs, si j’avais la peau neuve, le regard profane, le cœur inéprouvé et l’esprit ignorant. Mais je vis, j’apprends, et m’efforce de prendre soin de moi.

Tu ne me crois pas ? Tu penses qu’on n’avorte pas les sentiments ? Que je me voile la face ? Et bien crois-le ou non, mais en vérité on a toujours le choix. Réfléchis bien. Arrête-toi. Ecoute-toi. Chaque minute, chaque seconde que l’on décide de ressentir, on le fait par choix. On sait qu’on plante la graine, on sait à quoi s’attendre. On choisit de continuer. On sent que ça grandit. On choisit d’accueillir. Et de la même façon, on peut choisir de dire stop, avant les atermoiements.

C’est trop de contrôle pour être honnête ?… Chacun n’est-il pas maître de ses pensées ? On est victimes d’un tas de choses, par nature, je ne le nie pas. Mais les sentiments ne sont pas qu’émotions indociles. La raison y a sa part et de là, encore une fois, le choix. Je ne m’embarrasse pas de poids superflus, je n’ai plus de place pour les petites peines : les chagrins d’amour, les déceptions, les désillusions, le désenchantement ou l’amertume. La coupe est pleine de blessures bien plus lourdes qui sont ancrées en moi et qui remplissent ma coupe. J’en ai fait quelque chose de bon, je crois. Je sais le temps que ça m’a pris et le prix que ça m’a coûté. Je refuse à présent d’être une victime consentante.

Ma façon de voir les choses et de vivre ne vous enlève rien. Elle vous apportera, peut-être, ne serait-ce que par tout ce que vous ne prendrez pas.

Le désir au creux des mains

Le désir au creux des mains

Tout part de ses mains. L’endroit où les cœurs se déposent, aimés d’une caresse, broyés par amour. Un risque, tenir ses mains, jouer de ses doigts, la laisser jouer de soi. Tout part de ses mains. Le beau dont elle rayonne, de la finesse de son visage, aux dessins de son corps. Tout part de ses mains. Les mots qu’elle offre, son esprit à lettre ouverte. Lire entre les lignes, pour lire en elle. Tout part de ses mains. Sa fragilité et sa force. La douceur avec laquelle elles se posent sur sa peau, et cette force, un peu froide, glaciale pour certains, irrésistible pour moi, parce que je sais, par la force de l’intuition, qu’elle peut se fissurer avec doigté. Tout part de ses mains. Posées sur ses seins, ses fesses, son intimité. Ses charmes quittent l’extraordinaire pour le mystique, et je m’imagine l’embrasser dans son entier, de manière impudique. Tout part de ses mains, que je rêve partant de mon torse, érigeant mon sexe. Et cette envie de remettre mon plaisir entre ses mains, en de si bonnes mains… Tout part de ses mains, mais le départ n’est qu’un commencement. La naissance du désir, si grand déjà, qu’il sera immense. Sans barrière ni chaîne, pour le plaisir de son plaisir. Tout part de ses mains. Mes envies d’elle, nos jeux. Nos impudicités, si nombreuses dans mon esprit que je n’ose lui révéler comment parfois, je pense à elle. Elle est un feu ardent, et l’envie de brûler en elle me guette ; peut-on ressortir d’elle indemne ? Je veux le savoir. Être vulnérable. M’en remettre à ses mains.